Le Raleigh One allie l'élégance du VanMoof à des habitudes de vie plus saines, comme une batterie amovible et des composants réparables. Mais sous le capot se cachent les craintes des utilisateurs : abonnements, fonctionnalités verrouillées et l'odeur de « vélo de démarrage version 2.0 ».
Raleigh One ?! Soyons réalistes : si vous avez déjà rêvé d'un vélo électrique futuriste et minimaliste, vous avez probablement regardé VanMoofEt puis on a découvert que l'entreprise avait fait faillite, et que les pièces détachées étaient plus rares que les cryptomonnaies honnêtes. Mais VanMoof n'a jamais été qu'une simple entreprise. C'était un sentiment. Un style de vie. Un appel à l'élégance urbaine avec une touche de frustration numérique. Et c'est toujours le cas aujourd'hui. Et pour être honnête, le Raleigh One n'a l'air que d'une copie coûteuse. L'original est bien plus beau.
Eh bien, maintenant nous avons Raleigh OneÇa ressemble à un VanMoof. Ça roule comme ça. VanMoofIl dispose même d'une alarme intégrée et d'une application qui vous enlève toute envie de vivre. La différence ? Ce n'est pas VanMoofVoici Raleigh, une ancienne marque britannique qui jurait autrefois que seuls les hommes à moustache et munis d'une clé n° 15 changeaient leurs pneus. Aujourd'hui, ils proposent un modèle qui ressemble à la Tesla des vélos, sauf qu'il a le prix d'une Audi e-tron et le modèle économique de Netflix.
Ce n'est pas un vélo. C'est un abonnement au sentiment de liberté.
Le Raleigh One coûte 2 699 €. Mais ce n'est qu'un début. Si vous souhaitez que votre vélo bloque automatiquement la roue arrière, vous envoie une notification si on vous le confisque ou vous permette de le partager avec votre grand-mère, il vous faudra payer 7,99 € de plus par mois. Et ce, jusqu'en 2026 seulement. Ensuite, toutes ces fonctionnalités seront intégrées à un nouveau forfait encore plus cher, appelé « Icon ». Ce forfait comprendra aussi, paraît-il, la possibilité de vous regarder de haut si vous n'êtes pas abonné.
Bien sûr, l'offre de base est gratuite, si l'idée de rouler sur un appareil futuriste avec verrouillage logiciel intégré vous convient. Autrement dit, vous payez près de 3 000 euros pour le vélo, et vous restez donc dans l'offre gratuite. C'est comme acheter un appartement en bord de mer, mais vous ne pouvez utiliser que le balcon.
Ce qui ne veut pas dire que c'est mauvais. C'est juste que… vous avez le droit d'être sceptique.
Le Raleigh One a beaucoup de points positifs. La batterie est enfin amovible, ce qui évite de porter le vélo jusqu'au deuxième étage. Il est équipé d'une courroie Gates qui ne rouille pas comme une chaîne. Il est équipé d'un moteur Mivice, de freins Tektro et de câbles qui ne dépassent pas du cadre. Bref, vous ne pleurerez pas si le réparateur ouvre la valise.
En gros, c'est VanMoof sans ses défauts. Mais avec l'aide de ses collaborateurs. Les frères Carlier, qui ont créé un véritable culte, sont désormais derrière ce projet. Raleigh affirme officiellement qu'il s'agit d'un produit d'Accell Group, un acteur sérieux disposant des moyens, de l'expérience et de la sobriété nécessaires pour ne pas vendre 50 000 vélos avec un bug de firmware.
Le cyclisme par abonnement : nouvelle réalité ou misère numérique ?
L'industrie du vélo électrique est en pleine mutation. Avant, on achetait un vélo et il était à nous. Maintenant, on achète un accès. Bosch propose déjà des modèles similaires. VanMoof en propose. Et maintenant, Raleigh. Les tendances que nous connaissons depuis les téléphones se propagent aux pédales.
Le seul problème, c'est qu'un vélo est un appareil mécanique. Et un appareil mécanique n'est pas censé devenir inutile si vous ne payez pas votre abonnement avant le 5 du mois.
Ainsi, dans deux ans, vous pourriez posséder un superbe vélo électrique que vous ne pourrez pas déverrouiller parce que vous avez oublié le mot de passe de l'application.
En fin de compte : le Raleigh One est bon. N'oublions pas à qui nous confions l'avenir.
C'est un vélo pour l'élite urbaine. Ceux qui portent des casques noirs en mousse balistique et savent ce que signifie « déverrouillage tactile ». Il est beau. Il est intelligent. Et si l'on fait abstraction des tarifs de la Silicon Valley, il est même raisonnable.
Mais une chose est sûre : le Raleigh One n'est pas seulement un moyen de transport. C'est un manifeste. Une prédiction. Et, si vous n'y prenez pas garde, le début d'une ère d'abonnement pour vos pédales.
Alors posez-vous la question : êtes-vous prêt ? Souhaitez-vous simplement vous rendre au travail en voiture sans payer chaque mois une taxe numérique pour avoir le droit de conduire ?